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R\u00e9cit de mon Paris – Brest – Paris 2019<\/h2>\n\n\n\n

Qu’il fut dur pour moi ce Paris Brest 2019…! Et pourtant tout avait relativement bien commenc\u00e9. Un PBP conclu en 77heures 04. Pas de record donc, si ce n’est le record de souffrance sur un v\u00e9lo.<\/p>\n\n\n\n

Samedi 17 ao\u00fbt<\/p>\n\n\n\n

Mais revenons \u00e0 la veille du d\u00e9part. C’est sous lune pluie battante que nous arrivions , mes deux super compagnons (Daniel , Gaby) et moi sur le site du parc du ch\u00e2teau de Rambouillet ou serait donn\u00e9 le d\u00e9part de la 19\u00e8 \u00e9dition de cette randonn\u00e9e mythique ou se c\u00f4toient une soixantaine de nations venus des quatre coins de la plan\u00e8te.<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s les divers formalit\u00e9s d’usage (v\u00e9rification des v\u00e9los, plaques de cadre) c’est quelque peu humide que nous quittions Rambouillet pour passer la nuit en chambre d\u2019h\u00f4tes dans la r\u00e9gion de Chartres, ou l\u00e0 nous pouvions d\u00e9compresser \u00e0 l’\u00e9cart de l\u2019effervescence d’avant course. Tr\u00e8s bon accueil de la part des propri\u00e9taire de ce moulin un peu vieillot, situ\u00e9 sur les bords de l’Eure, au d\u00e9cors champ\u00eatre, mais tr\u00e8s bonne table d’h\u00f4tes et petit d\u00e9jeuner copieux le lendemain matin, pour une somme , somme toute, modique.<\/p>\n\n\n\n

Dimanche 18 ao\u00fbt<\/p>\n\n\n\n

Il pleut toujours, lorsque, au petit matin, nous reprenons la route pour Rambouillet. Retour sur le site de d\u00e9part ou nous avons pr\u00e9vus un bon pique nique pour midi, car une fois sur place, il ne sera plus question de bouger le v\u00e9hicule.<\/p>\n\n\n\n

Un petit soucis cependant; le temps qui ne s’am\u00e9liore toujours pas. Il tombe m\u00eame des cordes pendant notre repas, ce qui nous oblige \u00e0 tendre une b\u00e2che pour pouvoir manger \u00e0 peu pr\u00e8s au sec. Ce n’est que dans le courant de l’apr\u00e8s-midi que le soleil fait son apparition et avec lui le sourire ainsi que le moral des 6650 participants. Maintenant on sent que tout le monde n’a plus qu’une envie, prendre la route.<\/p>\n\n\n\n

Premiers d\u00e9parts 16 heures. C’est un peu la cohue, chaque concurrent devant se regrouper par ordre alphab\u00e9tique . Les groupes de 350 partant de quart d’heure en quart d’heure, mais tout se passe plut\u00f4t dans la bonne humeur. <\/p>\n\n\n\n

17 heures, c’est maintenant notre tour. Pour \u00e9viter de partir trop vite, je me suis mis tout \u00e0 l’arri\u00e8re du groupe, chose que je n’aurais pas du faire, car, tr\u00e8s vite je me retrouve isol\u00e9 dans des cassures et je dois m’employer pour r\u00e9int\u00e9grer le gros du peloton au bout de plusieurs kilom\u00e8tres de poursuite. Un PBP parti moins vite que d\u2019habitude mais tout aussi dur, le vent soufflant assez fort 3\/4 face freinant quelque peu les ardeurs, surtout dans la travers\u00e9e de la Beauce, ouverte \u00e0 tous les vents.<\/p>\n\n\n\n

Sur ces longues lignes droites ce n’est que groupes qui se font et se d\u00e9font. Il faut s’abriter au mieux, de pr\u00e9f\u00e9rence derri\u00e8re un grand, c\u00f4t\u00e9 gauche de la route, en \u00e9tant vigilant au voitures venant en face. Tandis que nous progressons environ 26 de moyenne, nous sommes d\u00e9pass\u00e9s par les premiers v\u00e9los (voitures?) car\u00e9n\u00e9es lanc\u00e9e \u00e0 des allures folles (Ils irons moins vite quand la route s\u00a0\u00bb\u00e9l\u00e8vera)<\/p>\n\n\n\n

Pr\u00e8s de 100kms avant de rentrer dans le Perche. Je suis seul, car je me suis arr\u00eat\u00e9 pour satisfaire un besoin naturel, et, comme de bien entendu le groupe n’a pas attendu. Je rejoins donc Mortagne non loin du peloton au sein duquel se trouvent mes deux camarades associ\u00e9s. Cela dit, cette petite poursuite \u00e0 eue pour effet de me calmer quelque peu, et un petit arr\u00eat d’un quart d’heure le temps d’un casse-cro\u00fbte et d\u00a0\u00bbune banane est plut\u00f4t bienvenu.<\/p>\n\n\n\n

Un petit 1\/4 d’heure d\u00a0\u00bbarr\u00eat et nous voil\u00e0 reparti pour Villaines-la-Juhel. La nuit \u00e0 fait son apparition et sur la route menant \u00e0 Mamers, de loin en loin, ce n’est qu’un d\u00e9fil\u00e9 de feux rouge qui s\u00a0\u00bbagitent. Tout ce petit monde est encore frais et progresse \u00e0 bonne allure. Sur la rocade de Mamers, nous sommes rattrap\u00e9s par un groupe d’une cinquantaine d’unit\u00e9s, roulant \u00e0 vive allure.Mon instinct comp\u00e9tition reprenant le dessus Il ne m’en faut pas plus pour mordre \u00e0 l\u2019hame\u00e7on, je suis donc ce peloton, sans trop me pr\u00e9occuper de mes camarades , (plus sages), rest\u00e9s derri\u00e8re, tout en me disant que je ne suis encore pas raisonnable sur ce coup l\u00e0.<\/p>\n\n\n\n

J’ai la surprise de rattraper Mickael, notre camarade de club, parti avec des ambitions pour faire un bon temps. Malheureusement pour lui, il n’aura tenu le rythme qu’une cinquantaine de kms. Il jettera l’\u00e9ponge au retour \u00e0 Loud\u00e9ac cause de grave probl\u00e8me \u00e0 la selle. Dans ces conditions il \u00e9tait dur pour lui et m\u00eame imprudent de continuer. Il repartira dans 4 ans, encore plus fort et d\u00e9termin\u00e9, j’en suis certain. <\/p>\n\n\n\n

Je suis toujours dans ce groupe progressant vitesse grand V vers Villaines quand soudain, devant c’est la chute, que je parviens \u00e0 \u00e9viter. Beaucoup de concurrents se retrouvent au sol. On nous obligent \u00e0 continuer pour lib\u00e9rer la route au maximum. \u00c9chaud\u00e9 par cette alerte, je d\u00e9cide de terminer les cinq derniers kms de cette \u00e9tape \u00e0 ma main. Au contr\u00f4le de Villaines-la-Juhel, j’arrive avec vingt minutes d’avance sur mes camarades, ce qui me laisse le temps de me restaurer et de me reposer en les attendant.<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s un bon arr\u00eat nous repartons prudemment, direction Foug\u00e8res, car ces routes du nord Mayenne sont plut\u00f4t casse pattes, avec, entre autre la longue c\u00f4te apr\u00e8s Hardanges menant au Ribay et la remont\u00e9e sur Charchign\u00e9. Sur cette \u00e9tape, je me sens bien, et dans ce cas je passe pas mal de temps en t\u00eate du petit groupe qui nous accompagne.<\/p>\n\n\n\n

Lundi 19 ao\u00fbt Foug\u00e8res <\/p>\n\n\n\n

Il est 5heures 45 du matin lorsque nous rallions Foug\u00e8res. Juste le temps de pointer et de quelques poign\u00e9es de mains, direction nos voitures ou nos femmes nous ont concoct\u00e9 un petit d\u00e9jeuner chaud ainsi que des nouveaux v\u00eatements tout propre et bien secs. Nous ne tenions pas \u00e0 rester trop longtemps sur le site d’arriv\u00e9e,une poign\u00e9e seulement d’amis fid\u00e8les \u00e9tant inform\u00e9 de l’endroit ou se trouvait nos voitures, ce qui nous permet de repartir sans avoir perdu trop de temps via Tint\u00e9niac.<\/p>\n\n\n\n

Foug\u00e8res Tint\u00e9niac, \u00e9tape la plus courte et somme toute facile de ce PBP ralli\u00e9 sans histoire au sein d\u00a0\u00bbun petit groupe. Il fait beau, nous allons avoir droit \u00e0 une belle journ\u00e9e, mais toujours ce vent de face l\u00e9ger le matin, forcissant en cours de l’apr\u00e8s-midi . Bref arr\u00eat \u00e0 Tint\u00e9niac donc, nous reprenons la route pour Loud\u00e9ac ou nous devrions \u00eatre sur le coup de midi. Nous sommes dans un petit groupe qui roule \u00e0 notre convenance, ce qui nous laisse le loisir de rester dans les roues. Passage de B\u00e9cherel et des c\u00f4tes de Merdrignac sans encombre, puis Saint-Meen-le-Grand et la rentr\u00e9e dans les C\u00f4tes d’Armor, avec une petite incursion dans le Morbihan du c\u00f4t\u00e9 de M\u00e9n\u00e9ac. Quelques petites c\u00f4tes (celle de Plumieux , la Cheze) et voil\u00e0 enfin Loud\u00e9ac. Ce n’est pas trop t\u00f4t, j\u00a0\u00bbai une faim de loup et envie d’un bon repas , tout comme mes compagnons, je pense.<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s un bon arr\u00eat de pr\u00e8s d’une heure nous voila reparti vers Carhaix. Etape difficile, truff\u00e9e de c\u00f4tes (Tr\u00e9v\u00e9, et surtout Merl\u00e9ac) jamais faciles \u00e0 n\u00e9gocier. Sur ce tron\u00e7on du parcours, jamais vraiment plat, j’ai toutes les peines du monde \u00e0 mettre en route et fait un peu l\u2019\u00e9lastique dans les mont\u00e9es les plus rudes. Dans ces conditions, il est de plus en plus dur d’accrocher des groupes, qui se r\u00e9duisent d\u2019ailleurs, comme peau de chagrin. Les kms commencent \u00e0 se faire sentir, il nous faut donc g\u00e9rer au mieux.<\/p>\n\n\n\n

Nous atteignons Carhaix vers 18 heures, un peu fatigu\u00e9s, mais sans trop de bobos. Un bref arr\u00eat et c’est reparti pour l’\u00e9tape des Monts d’Arr\u00e9e. Tr\u00e8s belle \u00e9tape avec la longue mont\u00e9e vers le sommet de Roc Tr\u00e9vezel, mont\u00e9e que je trouve toujours pour le moins, facile.<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s un bref arr\u00eat la-haut, nous attaquons la longue descente vers Sizun ou nous attendent mes amis de toujours Marie-Th\u00e9 et Ren\u00e9 avec un bon repas nutritif qu’ils nous ont pr\u00e9par\u00e9. Tr\u00e8s pr\u00e9venant, ils ont amen\u00e9 table, chaises,et m\u00eame trouv\u00e9 un petit coin au soleil d\u00e9clinant. Nous mangeons d’un bon app\u00e9tit, tous ensemble, mais ne pouvons malheureusement rester trop longtemps. La nuit tombe, et il nous faut bient\u00f4t repartir vers Brest, terme de ce trajet aller. <\/p>\n\n\n\n

Une trentaine de kms. et Pass\u00e9 la longue c\u00f4te de Plougastel, c’est la descente sur la rade de Brest . C’est toujours une petite \u00e9motion cette arriv\u00e9e \u00e0 Brest, qui plus est, de nuit avec la travers\u00e9e f\u00e9erique du pont Albert Louppe (Certains posent pied \u00e0 terre, prennent des photos souvenir). Il ne nous reste plus qu’\u00e0 franchir la longue c\u00f4te nous conduisant sur le site de pointage ou nous avons pr\u00e9vu de dormir 1 heure 30 .<\/p>\n\n\n\n

Nous avons le plaisir de croiser un court instant, David, le cinqui\u00e8me camarade du pays engag\u00e9 dans ce PBP, dont on a peu parl\u00e9, car licenci\u00e9 au club de Landivy (Commune limitrophe, mais en Mayenne) dont la performance m\u00e9rite d\u00a0\u00bb\u00eatre signal\u00e9e. Il bouclera son premier PBP en 51 heures 32. On se doutait bien que ce solide gar\u00e7on allait nous faire un bon temps, et qu\u00a0\u00bbil est encore capable de faire mieux une prochaine fois…En tout cas, c’est le meilleure performance de la r\u00e9gion… Bravo.<\/p>\n\n\n\n

Brest mardi 20 ao\u00fbt<\/p>\n\n\n\n

Il est environ 2 heures 30 du matin lorsque nous reprenons la route vers Guipavas. La nuit pour l’instant n’est pas tr\u00e8s froide et ce petit arr\u00eat repos nous a fait le plus grand bien. En ce qui me concerne, sit\u00f4t couch\u00e9, je me suis endormi et si l’on ne m’avait pas r\u00e9veill\u00e9, je crois bien que j’\u00e9tais parti pour faire une nuit compl\u00e8te. Nous sommes reparti tous les trois, la route cette nuit est vide. A croire que tout le monde s’est arr\u00eat\u00e9 pour dormir…<\/p>\n\n\n\n

Au cours de la remont\u00e9e vers Sizun, nous rattrapons \u00e7\u00e0 et l\u00e0 quelques cyclos p\u00e9dalant seuls dans la nuit, dont un de Foug\u00e8res avec qui nous faisons un petit bout de chemin. Puis c’est mont\u00e9e des monts d’Arr\u00e9e avec son d\u00e9fil\u00e9 continuel de v\u00e9los, descendant,eux, sur Brest . Apr\u00e8s un bref arr\u00eat au sommet de roc Tr\u00e9vezel , le temps d’un petit caf\u00e9, g\u00e9n\u00e9reusement offert par deux couples de camping caristes, sur le terrain depuis trois jours, nous entamons la longue descente rectiligne menant \u00e0 Carhaix. Envelopp\u00e9s par un froid brouillard dans sa partie finale, nous gla\u00e7ant les os. La longue mont\u00e9e menant au centre ville de Carhaix est plut\u00f4t la bienvenue, ainsi que le site de contr\u00f4le, ou nous pouvons enfin, nous mettre au chaud, le temps d’un bon petit d\u00e9jeuner. Km 695, encore une \u00e9tape bien n\u00e9goci\u00e9e et un pas de plus de fait vers Paris. <\/p>\n\n\n\n

Le temps de notre arr\u00eat, le jour \u00e0 fait son apparition, et avec lui, le soleil qui pointe le bout de son nez la bas \u00e0 l’horizon. Une ombre, cependant au tableau, le vent semble avoir tourn\u00e9 et, comme annonc\u00e9, nous l’aurons encore de face pour rentrer.<\/p>\n\n\n\n

Cette partie du parcours retour entre Carhaix et Loud\u00e9ac, dans un soucis de ne pas trop croiser ceux qui vont vers Brest, est in\u00e9dite et surprendra un grand nombre de concurrents, car, truff\u00e9e de c\u00f4tes longues et pentues, difficiles \u00e0 n\u00e9gocier. Pour ma part, depuis le d\u00e9part de Carhaix, je suis dans le dur, faisant l’\u00e9lastique dans la plupart des bosses, obligeant mes camarades Daniel et Gaby \u00e0 lever le pied. L’arr\u00eat un court moment au ravitaillement de Saint-Nicolas-du-Pelem est pour moi providentielle et me permet de me refaire une petite sant\u00e9. <\/p>\n\n\n\n

Nous atteignons Loud\u00e9ac aux environs de 12 heures . Depuis Saint Nicolas, nous avons franchis encore un bon nombre de c\u00f4tes. Un bon arr\u00eat repas nous est n\u00e9cessaire, mais, qu’elle \u00e9tait dure cette portion du PBP, d’ailleurs, bon nombre de concurrents jetterons l’\u00e9ponge ici, \u00e0 Loud\u00e9ac.<\/p>\n\n\n\n

Le temps d’un repas copieux, qui m’a fait le plus grand bien, nous repartons vers Tint\u00e9niac. Les c\u00f4tes les plus dures d\u00e9sormais derri\u00e8re nous, cette \u00e9tape est relativement facile, \u00e0 part peu \u00eatre la c\u00f4te de Sait-Pern menant \u00e0 B\u00e9cherel et sa grande antenne TV perch\u00e9e tout la haut. Nous faisons route, cette fois au c\u0153ur d’un groupe dont l’allure nous convient et rallions Tint\u00e9niac (km 870) sans encombre. <\/p>\n\n\n\n

Bref arr\u00eat, car nous avons pr\u00e9vu de passer un peu plus de temps \u00e0 Foug\u00e8res ou nous serons accueillis par nos familles ainsi que bon nombre de nos amis, Foug\u00e8res ou nous arrivons peu avant 20 heures sous les acclamations. C’est le temps des embrassades et des congratulations. On essaye d’avoir un mot pour chacun, de r\u00e9pondre aux questions, qui nous viennent de part et d’autre, mais il faut mettre de l’ordre dans notre t\u00eate, d\u00e9j\u00e0 bien fatigu\u00e9e. D’abord aller pointer, puis manger, changer de v\u00eatements, faire le plein des bidons, de ravitaillement pour la nuit qui va suivre, et essayer de ne rien oublier… Pas toujours facile…!<\/p>\n\n\n\n

Gaby, tr\u00e8s malin, s’est vite \u00e9clips\u00e9, pour aller se faire masser. Daniel est avec sa grande famille. Quand \u00e0 moi je d\u00eene en compagnie d’Andr\u00e9, bon camarade de v\u00e9lo, secr\u00e9taire et responsable du site du club que j\u00a0\u00bbai invit\u00e9 \u00e0 venir \u00e0 ma table. Je dois avoir une t\u00eate fatigu\u00e9e, car je vois bien que Chantal s\u2019inqui\u00e8te pour la suite de cette aventure. Elle ne dit trop rien mais n’en pense pas moins. <\/p>\n\n\n\n

Le temps passe et il nous faut penser \u00e0 reprendre la route et faire les 300 derniers kilom\u00e8tres nous s\u00e9parant de l’arriv\u00e9e \u00e0 Rambouillet. La nuit s’est de nouveau install\u00e9e (la 3\u00e8) lorsque nous reprenons la route vers Mont-Romain et la Mayenne. Je me suis \u00e9borgn\u00e9 un \u0153il au d\u00e9part de Foug\u00e8res, car je commence \u00e0 voir en double et en triple… Fatigue, cervicales? les deux peu \u00eatre… En tout cas avec un seul \u0153il, ma vue est \u00e0 peu pr\u00e8s correcte. Nous sommes dans un bon groupe roulant \u00e0 allure r\u00e9guli\u00e8re, mais le sommeil gagnant chacun de nous, il nous faut nous arr\u00eater \u00e0 Gorron pour dormir. 1 heure 30 \u00e0 Brest depuis le d\u00e9part, cela fait peu. <\/p>\n\n\n\n

Un Hotel restaurant est ouvert et la dame qui nous accueille est tout de suite aux petits soins pour nous, nous proposant une chambre,, de nous r\u00e9veiller \u00e0 l’heure convenue et de nous pr\u00e9parer \u00e0 notre r\u00e9veil soupe, caf\u00e9, selon nos besoin.<\/p>\n\n\n\n

Hotel tr\u00e8s particulier, difficile de d\u00e9crire. Tout est vieillot, une tourterelle sur le bord d’une table chante \u00e0 qui mieux mieux. Les v\u00e9los sont entass\u00e9s en plein milieu de ce qui doit \u00eatre une salle \u00e0 manger jonch\u00e9e de vieux matelas. Un tas de patates entrepos\u00e9es sur une des tables, dont certaines tra\u00eenent sur le sol. En haut, dans les chambres, c’est gu\u00e8re mieux, les WC sont d\u00e9labr\u00e9, beau tirer la chasse d’eau, rien ne fonctionne. La porte de notre chambre est retenue par le meuble t\u00e9l\u00e9, tout est poussi\u00e9reux et semble dater du si\u00e8cle dernier, mais quel accueil chaleureux de la part de cette personne et de sa fille qui entendent bien passer la nuit pour satisfaire aux besoins des cyclistes qui veulent bien prendre le temps de s’arr\u00eater ici un instant, et tout ceci pour une somme d\u00e9risoire…<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s avoir dormis 2 bonnes heures, nous reprenons notre route vers Villaines-la-Juhel au sein d’un petit groupe \u00e9voluant \u00e0 vitesse mod\u00e9r\u00e9e. Cet deux heures de sommeil m’ont fait le plus grand bien et c’est avec des jambes retrouv\u00e9s que je franchi sans probl\u00e8me la longue c\u00f4te avant Lassay-les-Ch\u00e2teaux. Par contre, j’ai un peu plus de mal \u00e0 venir \u00e0 bout de celle situ\u00e9e apr\u00e8s le Ribay, puis c’est la descente dans laquelle, n’\u00e9tant plus tr\u00e8s lucide, je ne prends aucun risques. Le jour commence \u00e0 faire son apparition lorsque nous atteignons Villaines-la-Juhel. Nous avons pass\u00e9s la cap des 1000kms.<\/p>\n\n\n\n

Mercredi 21 ao\u00fbt<\/p>\n\n\n\n

Villaines-la-Juhel – Mortagne-au-Perche, \u00e9tape terriblement douloureuse pour moi. Et pourtant, tout avait bien commenc\u00e9. Apr\u00e8s avoir pris petit d\u00e9jeuner copieux , je m’\u00e9tais fait masser jambes et cervicales Nous reprenions la route avec un moral d’acier, nous disant qu’il ne nous restait qu’un peu plus de 200kms \u00e0 parcourir. Si dans la premi\u00e8re partie, tout allait bien, m’enhardissant m\u00eame \u00e0 prendre des relaies, Je n’ai pas vu venir le gros coup de barre qui m’est tomb\u00e9 dessus avant Mamers. Et c’est plus les bras que les jambes qui m’ont trahis. Compl\u00e8tement scotch\u00e9 \u00e0 la route, zigzagant, oblig\u00e9 de m\u00a0\u00bbarr\u00eater d\u00e8s le moindre relief, n’ayant m\u00eame plus la force de tenir mon guidon. Il fallait se rendre \u00e0 l’\u00e9vidence, dans ces conditions, je devenais un poids pour mes compagnons. Il a fallu les convaincre de me laisser continuer seul, ce qui n’a pas \u00e9t\u00e9 facile, mais ils ont fini par accepter.<\/p>\n\n\n\n

A partir de ce moment, donc je continue seul et au ralenti, ma route vers Mortagne, m’arr\u00eatant de temps \u00e0 autre pour me d\u00e9gourdir les bras. A 11kms de Mortagne je stoppe chez une personne proposant caf\u00e9, chocolats, th\u00e9, etc. Vu mon \u00e9tat de fatigue, ce monsieur, envers qui va toute ma reconnaissance, me propose de m’allonger sur un transat, jambes au soleil. J\u00a0\u00bbaccepte cette offre bien volontiers. Je reste l\u00e0 allong\u00e9 une demie heure, ce qui me permet de faire le point dans ma t\u00eate, car il va me falloir maintenant g\u00e9rer au mieux afin d’essayer d’arriver \u00e0 Rambouillet avant les 80 heures fatidiques . <\/p>\n\n\n\n

J’ai peine \u00e0 sortir de ce transat dans lequel je suis si bien, mais il me faut reprendre ma route et rejoindre Mortagne, ou, la bas je pourrais au moins me restaurer. Je me suis si bien d\u00e9lass\u00e9 chez cette charmante personne que je n’ai pas trop de mal \u00e0 rejoindre Mortagne, pourtant juch\u00e9 au sommet d’une longue c\u00f4te. Sit\u00f4t arriv\u00e9 sur le site, tout d’abord, le pointage puis recharge de ma batterie lumi\u00e8re, car il faut parer \u00e0 l’\u00e9ventualit\u00e9 d’une nouvelle nuit sur le v\u00e9lo. Cela fait, je m’en vais engloutir une grosse assiette de p\u00e2tes \u00e0 la Bolognaise,en compagnie d’une dame de Haute Savoie, bien fatigu\u00e9e, elle aussi. Sit\u00f4t fini de manger, aller dormir. J’ai calcul\u00e9 que je pouvais me permettre de dormir 3 heures, ce qui me laisse encore une petite marge pour terminer dans les temps impartis. Je demande donc de me r\u00e9veiller \u00e0 15 heures 30. A cette heure de la journ\u00e9e une seule personne \u00e0 dormir dans cet immense gymnase ou sont align\u00e9s des centaines de tapis de sol et couvertures. J\u2019empile 3 tapis les uns sur les autres et ne tarde pas \u00e0 m’endormir.<\/p>\n\n\n\n

Je sors de ma torpeur 2 heures plus tard, et puisque je ne dors plus, je d\u00e9cide de repartir. Il sera toujours temps d’aviser plus loin Ces 2 petites heures m’ont, semble t’il, fait du bien. Je reprends donc la route prudemment, sachant qu’il me reste au moins 3 grosses c\u00f4tes \u00e0 franchir avant de trouver un relief plus plat. Et ces c\u00f4tes, je ne les passe pas trop mal, m\u00a0\u00bbarr\u00eatant dans le haut de chacune d’elles quelques instants pour r\u00e9cup\u00e9rer un maximum de mes bras raides.Je ne vais pas tr\u00e8s vite, mais j’avance, m’arr\u00eatant de temps \u00e0 autre pour manger ou boire, car, en cette apr\u00e8s midi, il fait chaud. Je dois donc demander \u00e0 une personne sur le bord de la route de bien vouloir remplir mes bidons. Petit \u00e0 petit je progresse et me rapproche de Dreux, g\u00ean\u00e9 par un bon vent de face, qui ralenti mon allure d\u00e9j\u00e0 pas \u00e9lev\u00e9e. J’atteins Dreux vers 19 heures. Je ne vais pas m’attarder, redoutant une nouvelle nuit que j’aurais plus de mal \u00e0 g\u00e9rer.<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s un coup de t\u00e9l\u00e9phone \u00e0 Chantal, afin de l\u00e0 rassurer, je repars en compagnie d’un cyclo de Mayenne avec qui j\u00a0\u00bbai fais mon dernier BRM400 et un du club d’Evron. Je jette mes derni\u00e8res forces dans la bataille pour essayer de les suivre, mais de forces, je n’en ai plus et je dois les laisser partir. De plus, j’ai les fessiers \u00e0 vif et de ce fait, bien des mis\u00e8res \u00e0 m\u2019asseoir sur ma selle sur des petites routes de la r\u00e9gion vraiment pourries. 44kms seulement, mais que ces kms sont longs, j’en arriverais m\u00eame \u00e0 compter les hectom\u00e8tres, et, pourquoi pas, les m\u00e8tres qui me s\u00e9parent de l\u00a0\u00bbarriv\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

La nuit me prend une heure environ avant l’arriv\u00e9e. J’ai l’impression de faire du sur place, une bonne centaine de concurrents m’ayant d\u00e9pass\u00e9 depuis Dreux sans que je puisse accrocher la moindre roue. C’est, pour finir, l’interminable for\u00eat de Rambouillet, et la vue qui me joue des tours. Je vois en double et en triple, des bandes blanches dans tous les sens, ce qui m’oblige \u00e0 avoir continuellement la main sur les freins. C’est dans un \u00e9tat de fatigue avanc\u00e9 que je franchis enfin la grille d’entr\u00e9e du parc ou \u00e0 lieu l’arriv\u00e9e un bon kilom\u00e8tre plus loin. Je zigzague et croise des personnes \u00e0 pied et \u00e0 v\u00e9lo venant en face, dans ce parc non \u00e9clair\u00e9 avec la peur de me payer quelqu’un si pr\u00e8s du but. Enfin la ligne est en vue, je viens de terminer mon 3\u00e8 Paris – Brest – Paris, il est 10 heures du soir et je n’aurai \u00e9t\u00e9 gu\u00e8re plus loin…! <\/p>\n\n\n\n

Daniel et Gaby , arriv\u00e9s 3 heures plus t\u00f4t sont l\u00e0 criants jubilants et heureux de me voir finir dans les temps. Ce sont vraiment de bon compagnons… Eux qui avaient sans doute un petit peu de remord de m’avoir laiss\u00e9 en piteux \u00e9tat sur les routes du Perche, se sentent \u00e0 la fois heureux et soulag\u00e9s de me voir terminer cette aventure sain ? et sauf. <\/p>\n\n\n\n

Jeudi 22 ao\u00fbt (En conclusion)<\/p>\n\n\n\n

M\u00eame si de mes trois PBP celui ci me fut particuli\u00e8rement difficile, c’est sans aucun doutes celui qui me laissera le meilleur souvenir. Tout d’abord, de l’avoir fait avec de tr\u00e8s bons camarades. J’ai trouv\u00e9 une grande solidarit\u00e9, des encouragements tout au long du parcours et j’ai de l’admiration pour ces personnes pr\u00eates \u00e0 passer deux, voir trois nuits afin de nous proposer divers boissons chaudes et ravitaillement. Le parc du Ch\u00e2teau de Rambouillet, choisi comme site de d\u00e9part et arriv\u00e9e cette ann\u00e9e y est en grande partie pour quelque chose. Ambiance champ\u00eatre cordiale et bon enfant (rien \u00e0 voir avec l’ambiance feutr\u00e9e d’il y a 4 ans au v\u00e9lodrome de Saint-Quentin), enfin l\u2019accueil des participants ainsi que les efforts fait pour le bon repas \u00e0 l’arriv\u00e9e. Un petit b\u00e9mol cependant, l’arriv\u00e9e sur le site de nuit non \u00e9clair\u00e9 est vraiment hard. Un petit \u00e9clairage ou un sens unique aurait \u00e9t\u00e9 de bonne augure.<\/p>\n\n\n\n

Bravo \u00e0 toute l’\u00e9quipe organisatrice, qui, malgr\u00e9 la pluie d’avant l’\u00e9preuve a sut garder le sourire, et aussi \u00e0 toutes et \u00e0 tous qui nous avez suivi et encourag\u00e9s, particuli\u00e8rement lors de nos passages \u00e0 Foug\u00e8res. Encore merci \u00e0 vous, et rendez-vous dans 4 ans… En temps que b\u00e9n\u00e9vole. LEBOISSETIER Michel<\/p>\n\n\n\n

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R\u00e9cit de mon Paris – Brest – Paris 2019 Qu’il fut dur pour moi ce Paris Brest 2019…! Et pourtant tout avait relativement bien commenc\u00e9. Un PBP conclu en 77heures 04. Pas de record...<\/p>\n","protected":false},"author":3,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[1],"tags":[],"_links":{"self":[{"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/675"}],"collection":[{"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/3"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=675"}],"version-history":[{"count":21,"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/675\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":697,"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/675\/revisions\/697"}],"wp:attachment":[{"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=675"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=675"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"http:\/\/michel.leboissetier.fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=675"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}
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