Brest – Carhaix (lundi 17 août) Départ encore une fois laborieux. Pas facile cette route jusqu’à Landerneau et Sizun, le plus souvent en portion montante, que j’effectue seul, jusqu’à ce qu’un groupe d’une vingtaine...
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]]>Départ encore une fois laborieux. Pas facile cette route jusqu’à Landerneau et Sizun, le plus souvent en portion montante, que j’effectue seul, jusqu’à ce qu’un groupe d’une vingtaine d’unités me rattrape avant d’aborder la longue montée nous menant à Roc Trévezel. Ce qui n’est pas fait pour me déplaire, à condition de basculer avec eux au sommet des monts d’Arrée. Je pourrais ensuite aborder la descente sur Carhaix avec le groupe, ce qui devrait me faire gagner du temps. Mais alors que j’ai bien suivi sans trop de mal, à la faveur d’une côte avant Carhaix, je ne peux suivre le groupe, et fini à ma main les derniers kilomètres qui me séparent de cette ville. Il est 21h05 lorsque je me présente au pointage. J’ai encore ½ heure d’avance sur mon planning, mais je compte m’arrêter pour un bon repas chaud et peut être dormir un peu.
Olivier et Gilbert m’attendent et ont dressés la table, mais d’un commun accord, vu la fraîcheur qui tombe nous décidons d’aller prendre un bon repas en salle. Manger au chaud me fera du bien. J’ai le plaisir de rencontrer là-bas deux anciens louvignéens, copains de vélo de jeunesse, ce qui nous ramène aux années 70 et à nos débuts de coureurs cycliste (Les frères Doudard, Jean-Yves, qui habite Angers et son frère Patrick qui vit en Martinique depuis de nombreuses années).
Le repas terminé, je décide, comme prévu d’aller me reposer un peu sous la toile de tente dressée à même le trottoir, mais là, nous avons tout faux… Trop de bruit, nous sommes garés sur une voie de dégagement, où passent et repassent les véhicules sans discontinuer et, dans ces conditions, il est impossible de fermer l’œil. Il aurait été plus judicieux de nous éloigner un peu, ou de rouler une heure de plus jusqu’à Saint-Nicolas-du-Pelem, comme me l’avait suggéré un concurrent au cours de notre repas, mais je n’en ai pas eu le courage et au bout d’une heure, ne pouvant dormir, je décide de reprendre la route, me disant que finalement, dans ces conditions, autant rouler. Malgré tout, c’est une heure de perdue pour des prunes. Il est 1 heure du matin lorsque, grelottant je reprends la route vers Loudéac. J’aurais passé 2 heures ici, beaucoup de temps de perdu et un gros retard pris sur ma feuille de route. Je me doutais bien que je ne pourrais tenir les 56 heures, mais moins de 60 heures est encore envisageable. Allons-y, nous verrons bien…
Carhaix – Loudéac (mardi 18 août)
Comme pour l’étape précédente, un petit peloton me rattrape assez tôt après Carhaix, ce qui me permet, sur ces petites routes du centre Bretagne où nous croisons continuellement des groupes de concurrents sur le trajet aller, de ne pas à avoir à chercher ma route, et de rallier Loudéac sans histoires. Mais, que la nuit est fraîche… Je grelottais dans toutes les descentes et exceptionnellement j’étais content de monter des bosses. 780 kms au compteur, il est 5 heures et le jour ne tardera pas à venir maintenant. Je m’arrête un petit ¼ d’heure pour me ravitailler, rajouter des manchettes par-dessus ma veste, car je crains le froid au lever du jour, avant de repartir vers Tinténiac.
Loudéac – Tinténiac (mardi 18 août)
Il est 05h17 lorsque je reprends la route vers Tinténiac et ce n’est pas les grosses chaleurs. A cette heure matinale, Les landes de Menez ne sont traversées que par des cyclistes. Des bancs de brouillard se forment, qui jettent un froid quand on entre dedans. J’ai de très bonnes jambes en ce début d’étape et j’en profite pour rouler. Nous sommes plusieurs mais tous un par un, les uns derrière les autres, séparés parfois seulement par une cinquantaine de mètres. Cette étape n’est pas très dure, à part le passage avant Becherel, mais, ai-je été trop prodigue en début d’étape? Après Quedillac je me fais lâcher du petit groupe que j’avais intégré du coté de Saint-Meen-le-Grand et n’ai plus qu’à continuer seul jusqu’à Tinténiac. Je passe tant bien que mal la côte de Saint-Pern avant de rallier Tinténiac vers 9 heures, avec le soleil qui pointe le bout de son nez… Ce n’est pas trop tôt.
Tinténiac – Fougères (mardi 18 aout)
Le temps d’avaler un petit déjeuner copieux, 09h24, il me faut repartir vers Fougères où j’arrive en terrain connu. Etape sans grandes difficultés, à part la côte de Vieux-Vy. Je roule seul au cours de cette étape, personne à l’horizon, jusqu’à Feins où un groupe de copains viennent à ma rencontre et m’escortent jusqu’à cette côte de Vieux-Vy, où je ne peux malheureusement les suivre, n’ayant plus beaucoup de forces. Marc Buffet, un copain cycliste de longue date décide de m’accompagner jusqu’à Fougères et je lui en suis reconnaissant, car je n’ai vraiment plus rien dans les chaussettes. Après Romagné, nous sommes stoppés par un accident. Un cycliste participant à ce PBP s’est fait renverser par une voiture et cela à l’air sérieux. Ce qui donne à réfléchir. Une telle épreuve, avec son nombre important de kilomètres ainsi que d’engagés n’est pas toujours sans danger (Nous apprendrons, d’ailleurs le lendemain, le décès d’un participant du côté de Loudéac, victime d’une crise cardiaque). Je suis content d’arriver à Fougères, les ¾ du parcours effectués. Il est 11h43, j’avais prévu ici le petit déjeuner, mais vu mon retard, c’est le déjeuner tout court que je vais prendre.
Inutile de vous dire que je suis accueilli comme il se doit. Mon frère Gilbert, Marie-Annick, la plupart de mes copains cyclistes, les membres du club. Il me faut poser pour la traditionnelle photo souvenir, sans trop perdre de temps. J’ai envie d’une bonne douche (la première depuis le départ) d’un bon repas, et pourquoi pas, d’une petite sieste, Tant pis pour le temps, nous verrons plus tard. Il me faut recharger les batteries.
Douche donc, puis repas en compagnie des deux Gilbert (mon frère et mon cousin), d’Olivier, et Marie-Annick, ma belle-sœur (Petite contrariété au passage, mais qui se réglera le temps venu). Puis, en route pour une petite sieste d’une ½ heure qui me fera le plus grand bien. Il est 13h30 quand Olivier vient me réveiller, je dormais profondément et n’ai même pas entendu mon portable sonner.
Fougères – Vilaines-la-Juhel (mardi 18 août)
Il est 13h50 lorsque je reprends la route. J’aurais passé 2 heures à Fougères… Mais il me fallait souffler, j’en avais besoin. Si je me base sur 2011, je repars à peu près à la même heure, donc rien d’alarmant, je suis encore sur de bonnes bases. Passage délicat dès le départ avec pas moins de 4 côtes jusqu’à Mont-Romain. Gilbert et Marie-Annick m’attendent du coté de Laignelet pour prendre des photos afin de les mettre sur le site de la SCTL. Je m’arrête un instant, le temps d’un petit bisou.
Il fait assez chaud et lourd, ce qui ramolli les guibolles, de plus j’ai une soif de loup et je dois refaire le plein de mes bidons déjà vides avant Gorron. Je profite d’un petit stand monté par un bénévole, qui, tout content de me voir, s’empresse de me remplir mes bidons et au passage, me propose une part du cake qu’il a confectionné lui même… Très bon son cake.
Le temps de ce petit arrêt, je suis rattrapé par 4 allemands bien costauds, roulant à bonne allure. Belle aubaine, je n’ai vu personne depuis Fougères. Ces grands gaillards ne me demandent même pas de les aider, alors, je reste dans leurs roues, jusqu’à Ambrières où ils stoppent pour acheter du ravitaillement. Je continue seul jusqu’à ce qu’ils me rattrapent de coté de Lassay. Je me replace dans leur sillage, car j’apprécie leur compagnie ainsi que leur façon de progresser sans à-coup, ce qui me convient parfaitement.
Dans la descente vers Hardanges, l’un d’entre eux est victime d’un problème mécanique. Je continue donc seul, Villaines n’est pas loin. 12 kms que j’effectue vitesse grand-V. Bizarre… Depuis Fougères, je n’ai pu monter aucune côte que sur le 39 dents, ces derniers kilomètres avant Vilaines, je passe tout grand plateau. Aurais-je retrouvé des ailes ?
Villaines-la-Juhel, il est 17h50, toujours le même accueil et les applaudissements de la part d’un public nombreux. J’ai hâte de retirer mes chaussures, la plante des pieds me brûle. Il me faut aussi manger copieusement avant la dernière nuit où je ne m’arrêterais peut être pas beaucoup.
Les gens sont très sympa ici, ce qui nous donneraient envie de rester. On me propose un petit massage, et je ne peu résister. Alors là c’est le top! Pris en main par deux personnes, jambes, dos, cervicales… La totale quoi. Pour un peu, je me serais endormi sur la table de massages, et quel bien fou… Je peux vous dire que cela retape son homme.
C’est frais et dispo que je reprends la route vers Mortagne aux alentours de 18h40. J’aurais passé presque une heure ici, mais je ne le regrette pas.
Villaines-la-Juhel – Mortagne au Perche (mardi 18 août)
Départ un peu laborieux. J’essaie de rattraper deux dames devant moi, mais elles vont trop vite, je dois les laisser partir. Quelques concurrents me dépassent de temps à autre, chacun roulant seul, à son rythme. Depuis le départ de cette étape, mon portable n’arrête pas de sonner, je stoppe même un instant dans le bourg Saint-Paul-le-Gaultier voir si ce n’est pas Olivier qui essaie de me joindre. J’apprendrais plus tard que c’était ma nièce, Virginie, qui tenait tellement à m’encourager, ainsi que mon pote, Jacky de Bellême qui veut s’informer de mon heure d’arrivée à Mortagne.
Après Fresnay-sur-Sarthe, ce sont 30 kms de lignes droites. De loin en loin devant moi j’aperçois quelques concurrents, tous un par un. A l’approche de Mamers, la nuit commence à tomber et le frais qui va avec. Il ne va pas falloir que je m’attarde, car je suis en collant et maillot manches courtes.
Je ne traîne pas non plus, et comme pour le final de l’étape précédente, à partir de Mamers, je retrouve des jambes de feu, et rattrape même une partie ceux qui m’avaient devancé précédemment. C’est sur cet élan que j’aborde la longue montée de Montagne, n’en faisant qu’une bouchée. 1100 kms au compteur, il est 22h30, on avance. Il me reste, en gros 140 kms à parcourir, mais de nuit. J’espère ne pas les faire seul. Si tout va bien, je peux encore espérer rallier Saint Quentin vers 04h00 demain matin, et faire moins de 60 heures.
Mortagne-au-Perche – Dreux (mardi 18 août)
23h07, je repars avec un petit groupe, en majorité des italiens. J’ai de bonnes jambes et c’est moi qui le plus souvent assure le rythme dans les longues côtes entre Mortagne et Longny-au-Perche. Avec un des italiens sur vélo couché, nous prenons même quelques centaines de mètres sur le reste du groupe, et c’est collé à la roue de ce concurrent que je traverse pleine balle le bourg de Longny. Mais une dizaine de kilomètres plus loin, à Moutiers-au-Perche, plus de balisage. Nous ne sommes plus sur la bonne route et descendons plein sud vers Nogent-le-Rotrou. J’ai suivi cet italien ainsi que le reste du groupe dont j’aperçois les éclairages à quelques hectomètres derrière nous.
Le piège… Je demande alors ma route à un automobiliste qui m’indique, dans 3 km à gauche, La-Madeleine-Bouvet. Tout le monde suit, sans trop de conviction. Arrivé au pays, pas trop d’indications, tout le monde hésite, alors je fais un petit tour plus loin. Le temps de chercher un peu, revenu à l’entrée du village, plus personne, je me retrouve seul, et à ce moment, au lieu de consulter ma feuille de route, j’ai l’intime conviction l’on doit passer par La-Ferté-Vidame, alors qu’il faut passer par Senonches, ce qu’a fait le groupe qui a du partir à droite, (8 kms en plus) tandis que je pars à gauche pour remonter plein nord. (13,500 kms en plus). Il aurait été plus judicieux de les suivre…
Je remonte donc vers La-Ferté-Vidame, inquiet, ne voyant ni cycliste ni balisage, et pour cause… mais convaincu que je dois y arriver, ayant fait cette route 15 jours plus tôt en me rendant à Brueil-en-Vexin en compagnie de Daniel Manceau, en préparation de ce PBP.
Je rejoins Dreux et son atmosphère glauque à 03h43 du matin… Au-delà de mes 13,500 kms de rallonge, j’ai perdu énormément de temps dans cette affaire. Du temps et beaucoup d’énergie. Olivier et Gilbert qui m’attendent, frigorifiés dehors depuis ¾ h ne comprennent pas, quand je leur dit que j’avais de supers jambes : ma moyenne n’est que de 16,500 km/h!
Dreux – Saint-Quentin (mercredi 09 août)
Juste un petit ¼ heure d’arrêt, le temps de me ravitailler un peu, d’enfiler une troisième veste (cette troisième nuit sans dormir est en plus très froide. 9 degrés à Dreux) et je repars pour ce qui doit être une petite étape sans trop de difficultés, si ce n’est de bien faire attention au balisage. Cette étape s’averera être une galère…
Quelques concurrents ça et là me rattrapent. J’essaie de prendre leur roue sans trop de succès. Je constate que c’est chacun pour sa pomme. Un de ceux là même, me voyant accroché dans sa roue, m’intime de lui prendre le relaie, pour mieux me flinguer quelques hectomètres plus loin.
Je continue donc seul, la fatigue est bien là, si bien que dans la côte de Gambaiseul, je zigzag et manque de tomber tellement je fais du surplace. Il m’arrive même, quand j’ai un cycliste en point de mire, de le voir double en superposé. J’arrête un instant pour ôter ma paire de lunettes, me disant qu’elle en est peut-être la cause, mais avec ou sans, le résultat est le même.
Il est 07h13 lorsque je rallie le vélodrome de Saint Quentin… Ouf! J’arrive épuisé et content d’en avoir terminé. 3h13 pour faire cette dernière étape, aurais-je été beaucoup plus loin?
Conclusions
Heureux d’en avoir terminé avec ce Paris-Brest-Paris 2015, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Sentiments mitigés, je suis passé par des moments de plaisir, voir euphoriques, (la fin d’étape avant Vilaines, comme celle entre Mamers et Mortagne où je ne sentais pas les pédales, ainsi que la totalité de l’étape Mortagne–Dreux, où malgré mon erreur de parcours, j’ai vraiment pris du plaisir à rouler). Mais il y a eu aussi les moments difficiles (Après Loudéac et surtout Dreux–Saint-Quentin).
Cela dit, à aucun moment, l’idée même de ne pouvoir rejoindre La capitale ne m’a effleurée. Tout au long de ce parcours, fort d’une première participation en 2011, j’ai n’ai jamais douté, prenant les étapes les unes après les autres sans me poser de questions.
Je remercie infiniment tous celles et ceux qui m’ont soutenu. Beaucoup ont consulté mon site, pendant ce périple et m’ont prodigué leurs encouragements. Cela fait chaud au cœur. Un petit mot sur mes accompagnateurs, qui se sont tout de suite pris au jeu, et qui ont été vraiment à la hauteur de leur tâche. Sans doute, ont ils été un peu déçus eux-mêmes que je n’atteigne pas le but fixé, mais ils ne l’ont jamais fait paraître. Encore merci à tous les deux.
Organisation
Un petit bémol au sujet le l’organisation. Pourquoi alors que nous venons de faire 1230 kms (bien tassés) nous faut-il encore faire 500 m à pied pour rejoindre le pointage? Une petite musique en sourdine à l’intérieur du vélodrome ne gênerait personne et diminuerait cette ambiance morne à l’arrivée, qui contraste tant avec le jour du départ. Un bon café-croissants aurait été préférable à l’arrivée, au lieu du plat de pâtes avec blanc de poulet (industriel et immangeable à 7 heures du matin). Même, à la rigueur, comme en 2011, un malheureux sandwich aurait été préférable. Donc, à l’arrivée, peut beaucoup mieux faire. Rendez-vous 2019, si la santé est toujours là, mais, certainement différemment.
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]]>Jour J -1 (samedi 15 août) Nous sommes arrivés hier soir chez ma cousine à Brueil en Vexin un peu fatigués, étant rentrés la veille au soir (minuit!) de La Rochelle où nous gardions...
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]]>Nous sommes arrivés hier soir chez ma cousine à Brueil en Vexin un peu fatigués, étant rentrés la veille au soir (minuit!) de La Rochelle où nous gardions notre petit-fils, Charlie pendant que ses parents travaillaient (700 km de voiture en 2 jours, ce n’est pas trop l’idéal, mais il faut faire avec). J’espère faire une bonne nuit avant le départ demain dimanche.
Nous nous sommes rendu ce matin, mon cousin et moi à Saint Quentin pour les formalités d’usage, présentation du vélo, dossard, inscription de la voiture accompagnatrice. Nous avons bien fait d’y aller tôt car la file de concurrents était déjà longue, mais malgré tout, cela passe assez vite, et nous pouvons rentrer pour 12h30. Nous allons maintenant nous détendre, manger tranquillement et faire une petite promenade cet après-midi prévue au château de Villarceaux.
Jour J (dimanche 16 août)
Autour du vélodrome, c’est l’ébullition et ambiance de fête. Que de vélos… Nous sommes arrivés tôt mais le temps passe vite. Tout juste un bonjour vite fait à l’ami Michel Mingant qui, vu sa tête reposée, va sans doute nous faire une bonne perf (et ce sera le cas : 43h10). Un bref coucou à mon fils, Olivier qui arrive avec son sac à dos pour m’aider en tant qu’accompagnateur et c’est déjà l’appel des groupes (Je suis dans le groupe C qui doit partir à 16h30).
16 heures, premier départ, 16h15 c’est le tour du groupe B. C’est maintenant mon tour. Nous nous avançons sur la ligne de départ, le temps d’un petit coucou à mes deux suiveurs, Olivier et Gilbert, GO… c’est parti.
Premières sensations… pas très bonnes, mais comme je m’y attendais, cela part très vite. Tout le monde est un peu nerveux et j’ai hâte de sortir de la région parisienne avec ces changements de direction incessants. Arrive maintenant la plaine, et nous commençons à rattraper des concurrents partis dans les deux groupes précédents. Les dépassements, avec les voitures arrivant en face s’avèrent parfois dangereux, et provoque à un moment donné la chute de plusieurs cyclos. J’évite de justesse en faisant une dizaine de mètres dans le fossé, ouf, je ne suis pas passé loin. Nous filons toujours bon train vers les collines du Perche, qui vont peut-être en calmer quelques uns. Avec l’approche des bosses, je suis moins à l’ouvrage que dans ces lignes droites à n’en plus finir, qui ne sont pas trop ma tasse de thé.
Il est 20h30 et j’arrive, en compagnie d’un gros peloton à Mortagne avec une heure d’avance sur mon planning… Est-ce bien raisonnable? 35 km/h de moyenne. Il va falloir calmer le jeu. 5 minutes d’arrêt, le temps de refaire le plein des bidons et d’avaler un sandwich, c’est reparti pour Villaines-la-Juhel, où j’ai prévu un arrêt un peu plus long.
Mortagne – Villaines-la-Juhel (dimanche 16 août)
C’est reparti, mais beaucoup se sont arrêtés, besoin de souffler sans doute. Fini les gros pelotons et ce n’est pas plus mal. Moins de danger. Après quelques kilomètres seul, un petit groupe se forme qui roule encore à vive allure, alors, je décide de rester dans les roues et de laisser les francs tireurs devant. Etape sans problème particulier. J’arrive à Villaines-la-Juhel à 23h30 au lieu de 00h15 prévu sur ma feuille de route et je suis encore à 30 km/h de moyenne. Arrêt 15 min. Le temps d’un nouveau sandwich et d’une petite soupe et à 23h45 je repars pour Fougères.
Villaines-la-Juhel – Fougères (lundi 17 août)
Au cours de cette étape nocturne, rien de spécial, sauf que sentant la fatigue arriver, j’ai décidé de la faire à ma main, et de ne pas suivre ceux qui iraient trop vite pour moi. Je suis quand même surpris de n’apercevoir que quelques concurrents de ci de là et de faire ce trajet pratiquement seul d’un bout à l’autre. C’est seul aussi que j’arrive à Fougères, où malgré l’heure tardive attendent quelques copains du coin, en particulier Daniel, mon compagnon de 2011. Il est 02h45 et je suis dans les clous par rapport à mon plan de marche.
Le temps de serrer quelques mains d’avaler une petite soupe, de refaire le plein de nourriture et de boisson, après une ½ heure passée ici, il est temps de repartir pour Tinténiac. Un quart du parcours effectué, il est 03h17, c’est reparti.
Fougères – Tinténiac (lundi 17 août)
Etape sans histoire où après un départ et un début d’étape seul, je réussi à réintégrer un groupe du côté de Saint-Hilaire-des-Landes, ce qui me permet de faire une bonne moyenne. La nuit est fraîche mais je me suis bien habillé et ne souffre pas du froid. J’arrive à Tinténiac à 05h13 avec une heure d’avance sur ma feuille de route et le moral est au beau fixe. Olivier et Gilbert m’ont préparé un bon café bien chaud ainsi qu’un sandwich qui passe comme lettre à la poste, mais je ne m’attarde pas. Autant garder cette heure d’avance sur mon planning. Il est 05h30 lorsque je remonte sur mon vélo, en route vers Loudéac…
Tinténiac – Loudéac (lundi 17 août)
Etape où je ne suis jamais seul, mais pendant une bonne moitié du parcours, personne ne me relaie. C’est ainsi que dans la côte de Bécherel constatant que j’ai un paquet de sangsues collées à ma roue, je décide de monter rapidement. Le résultat ne se fait pas attendre et ne reviennent que les plus costauds, c’est-à-dire trois, dont un grand gaillard de près de 2 mètres qui de temps à autre consent à me donner un coup de main, ainsi qu’un jeune qui n’est pas trop avare de ses efforts. Nous sommes 4 depuis le lever du jour du côté de Quédiac, dont un de Lamballe qui ne prend aucun relaie (Je ne peu m’empêcher de le lui faire savoir). Après Saint-Meen-le-Grand, nous rattrapons un bon groupe et recevons presque en même temps du renfort de l’arrière. Ce qui nous permet de souffler un peu, et rallier Loudéac sans problème. Il est 08h40 et j’ai toujours mon heure d’avance, mais la fatigue commence à se faire sentir.
Sur place, je prends le temps d’un bon café accompagné de quelques parts de gâteau. Une douche était prévue, mais nous verrons plus tard, autant garder mon heure d’avance avant Carhaix, surtout que je crains un peu cette étape en centre Bretagne, que j’avais trouvé la plus dure en 2011. 09h08 et c’est reparti.
Loudéac – Carhaix (lundi 17 août)
Oui, c’est reparti, mais je suis au ralenti, scotché dans toutes les bosses et incapable de suivre quiconque qui me rattrape. Je me doutais bien, vu le départ depuis Paris, que cela devait arriver. Quoi qu’il en soit, il me faut gérer ce « coup de moins bien », et continuer d’avancer. Malgré tout, l’étape ne se passe pas si mal, je retrouve un peu de jambes au fur et à mesure que les kilomètres passent et réussi même à garder mon heure d’avance au terme de cette étape. Il est 12h12 à Carhaix où j’ai l’intention de prendre le temps d’un bon repas.
Mes comparses, Olivier et Gilbert ont dressés la table. Au menu, steak haché avec pâtes, fromage, fruits, gâteaux, et pour finir café et chocolat, ce qui devrait me retaper avant d’aborder l’étape suivante, qui ne sera pas tendre non plus. Un petit regret, pas de douches, fermées pour midi, mais un ¼ d’heure de perdu pour rien. Je repars pour Brest à 13h24 ayant entamé la moitié de mon capital avance, mais il le fallait, je ressentais un grand besoin de souffler.
Carhaix – Brest (lundi 17 août)
Me voila reparti en compagnie d’un couple d’ardéchois qui roulent à allure modérée, ce qui me convient, car dès le départ de Carhaix, je sens que je n’ai pas trop de forces. Bientôt, à la faveur des kilomètres, nous formons un petit groupe qui aborde les premières pentes qui nous mènent jusqu’à Roc Trévezel, où m’attend mon copain de Plougonven, René ainsi que sa femme Marie-Thé. Le temps d’un petit bonjour, et je repars en compagnie d’un bon groupe qui arrive, et que je n’ai pas envie de laisser filer. Après la longue montée des Monts d’Arrée, c’est la longue descente vers Sizun où nous croisons le groupe de tête sur le trajet retour, puis Sizun Brest, un peu plus vallonné où cette fois, je croise un groupe où figure deux copains du pays, Jean-Louis et André qui sont partis pour réaliser une perf.
En ce qui me concerne, je suis à nouveau dans le dur, et à la faveur d’une bonne côte entre Sizun et Brest, je ne peux suivre le groupe et me retrouve seul pour rallier Brest. C’est aux portes de la ville que je suis rattrapé par Hervé Pontais, un collègue de Parigné. Nous finissons cette étape ensemble par une côte interminable nous menant au lieu de pointage, en plein centre ville de Brest. Km 620. Ouf… nous sommes à la moitié mais le plus dur reste à faire.
Il est 17 heures et j’ai encore ½ d’heure d’avance sur mon planning mais je sens que cela va être dur de garder ce petit bonus, vu mon état de fatigue. Quoi qu’il en soit, je prends le temps de manger un bon sandwich avec saucisses + une banane et je repars n’ayant pas envie de m’éterniser à Brest, où l’accueil est vraiment bien ordinaire. Le temps d’enfiler des vêtements chauds pour la prochaine nuit et je reprends la route à 17h32 : il ne me reste plus qu’un ¼ d’heure d’avance sur mon tableau de marche. Direction Guipavas.
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]]>Après vérification, au cours l’étape Mortagne-au-Perche/Dreux, Michel a fait une erreur de parcours (ce qui explique la faible moyenne calculée sur cette étape – voir article précédent) : L’étape où j’avais pourtant les meilleures jambes,...
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]]>L’étape où j’avais pourtant les meilleures jambes, j’ai raté une flèche après Longny au Perche. Résultat 13 km 500 en plus et une cinquantaine de km hors circuit seul toute la nuit à tenter de rallier Dreux dans les meilleurs délais!
L’itinéraire « hors piste » de Michel :
Mortagne – Longny (19) – Le Mage (4,5) – Moutiers au Perche (5,5) – La Madeleine Bouvet (4,5) – La Lande sur Eure (10,5) – La Ferté Vidame (7,5) – Brezolles (16) – Dreux (23)
Ce qui fait 90,5 km dont 68,5 km hors circuit au lieu des 77 km prévus sur la feuille de route (13,500 km en plus).
En bleu, le parcours officiel ; en rouge, le circuit effectué par Michel :
Ce genre d’erreur n’est pas rare sur le Paris-Brest-Paris malgré le fléchage mis en place par les organisateurs. En effet, au fil des étapes, les cyclistes fatigués et souvent esseulés ne sont pas toujours attentifs et/ou font confiance au coureur précédent. De plus, l’obscurité et le manque d’éclairage viennent compliquer l’orientation des concurrents.
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]]>Voici les temps de passage et statistiques permettant d’apprécier la performance de Michel. Pardon, tout d’abord à Michel, et ensuite à vous tous pour avoir précisé un temps erroné : il est de 62h44...
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]]>Pardon, tout d’abord à Michel, et ensuite à vous tous pour avoir précisé un temps erroné : il est de 62h44 (et non pas 64h44 ; Les articles ont été modifié en conséquence…) !
Étape | Cumul | Arrivée étape | Départ étape | Pause | Étape (hors pause) | Moyenne étape (hors pause) | |
km | km | jj/mm/aa hh:mm | jj/mm/aa hh:mm | hh:mm | hh:mm | km/h | |
Saint Quentin | 0 | 16/08/15 16:30 | |||||
Mortagne-au-Perche | 141 | 141 | 16/08/15 20:30 | 16/08/15 20:35 | 00:05 | 04:00 | 35,25 |
Villaines-la-Juhel | 81 | 222 | 16/08/15 23:20 | 16/08/15 23:45 | 00:25 | 02:45 | 29,45 |
Fougères | 89 | 311 | 17/08/15 02:53 | 17/08/15 03:17 | 00:24 | 03:08 | 28,40 |
Tinténiac | 54 | 365 | 17/08/15 05:13 | 17/08/15 05:30 | 00:17 | 01:56 | 27,93 |
Loudéac | 85 | 450 | 17/08/15 08:40 | 17/08/15 09:08 | 00:28 | 03:10 | 26,84 |
Carhaix | 76 | 526 | 17/08/15 12:12 | 17/08/15 13:24 | 01:12 | 03:04 | 24,78 |
Brest | 93 | 619 | 17/08/15 17:00 | 17/08/15 17:32 | 00:32 | 03:36 | 25,83 |
Carhaix | 85 | 704 | 17/08/15 21:10 | 18/08/15 01:02 | 03:52 | 03:38 | 23,39 |
Loudéac | 79 | 783 | 18/08/15 05:02 | 18/08/15 05:25 | 00:23 | 04:00 | 19,75 |
Tinténiac | 85 | 868 | 18/08/15 09:02 | 18/08/15 09:24 | 00:22 | 03:37 | 23,50 |
Fougères | 54 | 922 | 18/08/15 11:43 | 18/08/15 13:50 | 02:07 | 02:19 | 23,31 |
Villaines-la-Juhel | 88 | 1010 | 18/08/15 17:50 | 18/08/15 18:42 | 00:52 | 04:00 | 22,00 |
Mortagne-au-Perche | 82 | 1092 | 18/08/15 22:30 | 18/08/15 23:07 | 00:37 | 03:48 | 21,58 |
Dreux | 75 | 1167 | 19/08/15 03:43 | 19/08/15 04:00 | 00:17 | 04:36 | 16,30 |
Saint Quentin | 65 | 1232 | 19/08/15 07:14 | 03:14 | 20,10 | ||
Total | 62h44 | ||||||
Total pause | 11h53 | ||||||
Moyenne | 19,64 | ||||||
Moyenne (hors pause) | 24,23 |
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]]>SENTIMENT : Satisfait, bien sur, car j’ai fait le maximum (pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir ma tête à l’arrivée) mais un peu frustré sur les bords (moins de plaisir qu’en 2011...
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]]>PERFORMANCE :
Un peu déçu aussi, car, si je compare à 2011 à Mortagne-au-Perche j’étais encore sur une base de 57/58 heures, mais la dernière nuit (où j’avais pourtant retrouvé de bonnes jambes) passée le plus souvent seul m’aura été fatale. Surtout la dernière entre Dreux et Saint Quentin où, avec la fatigue, je devais m’arrêter souvent pour chercher ma route. Résultat : 3h13 pour faire 65 km.
SOUTIENT :
Je remercie toutes celles et ceux qui m’ont soutenus tout au long de ce périple, je ne nommerais personne, vous êtes trop nombreux et je risquerais d’en oublier. Une mention particulière à mes deux assistants, Olivier et Gilbert qui ont vraiment été à la hauteur. Je n’ai absolument eu rien à faire qu’à pédaler. Toujours disponibles, allant même jusqu’à me chausser, m’habiller, mes bidons et les poches de mon maillot toujours pleins, accomplissant toutes mes volontés à la minute, en bref, le trio parfait. Un très grand merci à vous deux.
CONCLUSION :
Pourquoi pas dans 4 ans sur le mode cyclo où l’ambiance est toute autre. Je me suis arrêté à Mortagne-au-Perche en rentrant en voiture cette nuit où j’ai eu le plaisir de voir passé mon collègue de club Devilgerard. Alors pourquoi pas recommencer sur un mode + de 80 heures, cette fois pour l’ambiance et prendre du plaisir.
Rendez-vous en 2019 si la santé est toujours là et un grand merci à tous.
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]]>C’est fait! Michel vient de terminer son Paris-Brest-Paris édition 2015 en 62 heures et 44 minutes.
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]]>Michel vient de terminer son Paris-Brest-Paris édition 2015 en 62 heures et 44 minutes.
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]]>Nous voici arrivés, Gilbert et moi! Michel ne devrait pas tarder a boucler son 2ème Paris-Brest-Paris…
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]]>Michel arrive enfin : Gilbert et moi sommes frigorifiés. J’imagine les descentes à vélo à l’heure qu’il est! Michel est bien, même mieux. Il se plein du fléchage. Il n’a d’ailleurs pas hésiter à...
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]]>Michel est bien, même mieux. Il se plein du fléchage. Il n’a d’ailleurs pas hésiter à m’appeler sur le portable pour savoir si sa direction était la bonne…
Il fait tellement froid qu’il passe sa 3ème veste. Il ne boit qu’un café bien chaud.
Il repart, motivé, à 04h00. Seul. Mais quelques cyclistes partent peu de temps après lui. Point positif en cas d’hésitation sur la route à prendre et/ou petit fléchissement.
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]]>La zone pointage de Dreux par 10 degrés :
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]]>Dernière zone de pointage! Premier constat : le site est énorme. C’est fantomatique à cette heure tardive et étant donné le peu de personnes fréquentant l’endroit. Nous espérons que Michel va tenir la cadence...
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]]>Premier constat : le site est énorme. C’est fantomatique à cette heure tardive et étant donné le peu de personnes fréquentant l’endroit.
Nous espérons que Michel va tenir la cadence pour qu’il puisse entamer la fin de ce PBP 2015 sereinement.
Nous sommes désormais dans notre 3ème nuit sans sommeil. Je me sens plutôt bien. Notre niveau de fatigue n’est de tout façon pas comparable à celui de notre champion.
Nous nous préparons pour son passage. Il ne va sans doute pas vraiment faire de pause.
Un petit apperçu du stade :
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