Mon Paris-Brest-Paris 2011 (6/6) | Mortagne – Paris
C’est reparti. Nous franchissons à deux les longues bosses qui jalonnent cette région du Perche, très boisée et qui, avec la nuit lui donne un caractère plutôt austère. Il faut dire que depuis Fougères nous n’avons côtoyé que très peu de concurrents. Longny au Perche, la ferté Vidame. Après, la route devient plus plate et nous rattrapons un groupe de quelques unités. Le vent ¾ dos aidant, nous filons à bonne vitesse vers Dreux. Je longe la bande du milieu de la route, me rabattant quand il passe une rare voiture, (moins de risque d’aller au fossé) car lors du 600, entre Pontivy et Josselin, pendant un instant, la fatigue aidant, je ne savais plus si j’avais l’œil sur la bande de droite ou centrale de la route.
A Dreux (km 1165), juste un petit arrêt pour reprendre des forces et nous repartons, cette fois à une douzaine. N’étant pas très certain du balisage et des nombreux changements de direction quand nous entrerons en région parisienne, pour plus de sureté, nous convenons de finir tous ensemble. Ce sera plus facile de repérer le fléchage à plusieurs, moins de risque de se tromper. Cette nouvelle nuit est plutôt douce, tout va bien, sauf que ce groupe n’est pas très rapide. De plus, à la faveur d’une bonne cote avant Guyancourt, un de nos compagnons ayant le dos complètement bloqué, dans un cri de douleur, s’écroule au sol. Nous aimerions rouler, mais il a été dit que nous resterions ensemble, alors on va l’attendre. C’est un courageux et l’arrivée ne doit plus être loin.
Au moment où nous nous croyions presque arrivés, nous apercevons le panneau « Arrivée 15 km ». Encore 15km… ! Si nous voulons faire moins de 60 heures, il va nous falloir cravacher. Et c’est avec un sentiment mitigé de trahir un peu nos camarades de route que nous mettons la surmultipliée. Aussitôt le groupe se disloque. Nous donnons tout ce que nous avons encore dans le ventre, et roulons sans doute à près de 40 km/h de moyenne. Un seul réussira à nous suivre, un Espagnol (Je crois), le même qui nous avait aidés la veille entre Loudéac et Tinténiac (Enfin, je crois…)
Survoltés, nous traversons Guyancourt et ses grandes rues désertes sans trop s’occuper des feux de signalisation, et franchissons la ligne fatidique à 3h56 du matin où nous attendent, impatients notre petit comité d’accueil, Stéphane, Philippe, Edouard, qui se sont vraiment dévoués tout au long de ce périple. Nous leurs devons un grand merci, cela n’a pas été de tout repos pour eux non plus. Je pense qu’ils ne m’en voudront pas de mon caractère bien trempé et de mes petites sautes d’humeur au cours de ce PBP. En tout cas, avec un temps de 59h44 c’est pari gagné. On peut désormais se congratuler, nous pouvons tous être fiers et satisfaits du travail accompli.
Le petit bémol est l’ambiance dans le gymnase d’arrivée, où règne une atmosphère plutôt morne. Un malheureux sandwich et une boisson à aller récupérer à 200m dehors. Quelques concurrents qui dorment à même le sol, sur le carrelage, ne nous incitent pas à rester bien longtemps. En matière d’organisation, peut mieux faire…
Après une bonne douche réparatrice, nous quittons Guyancourt. Tous dans le camping-car, direction la Bretagne. La boucle est bouclée, nous pouvons allés nous reposer satisfait de notre PBP 2011, qui restera pour moi un de mes meilleurs souvenirs sur le vélo.
FIN
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