Mon Paris-Brest-Paris 2011 (4/6) | Brest – Loudéac
Arrivée à Brest : il nous faut monter une longue cote afin de rejoindre le gymnase où l’on doit pointer, situé en plein milieu de la ville. Nous retrouvons là nos assistants, mais (encore erreur de jeunesse), j’ai laissé mon éclairage ainsi que ma tenue pour la nuit dans le camping-car stationné à près de deux kilomètres, le long du port. Je n’ai vraiment pas envie de redescendre cette cote, alors nous décidons de nous retrouver à Landerneau où je pourrais là, récupérer mes affaires. Grosse faute de ma part, qui nous fait perdre 3/4 d’heure. En effet Edouard prit dans les bouchons à l’heure de pointe n’a pu faire plus rapide. L’attente est longue et c’est juste au moment ou nous apprêtons à repartir que nous voyons notre camping-car… Ouf, l’attente aura été longue.
Nous repartons, les jambes commencent à se faire lourdes. Au passage de Sizun, nous sommes surpris de rencontrer un ami (en vacances dans le coin) originaire de Louvigné et habitant Fleurigné, tout comme Daniel. Après un petit brin de causette, nouveau départ (décidément, depuis Brest, nous mettons souvent pied à terre). Les monts d’Arrées se profilent à la nuit tombante, mais le soleil et le ciel clair du passage aller à fait place à la brume et l’humidité. Nous entamons notre deuxième nuit en descendant sur Carhaix. De longues lignes droites monotones (parcours un peu différent de l’aller). Daniel a du mal à se tenir éveillé. Nous pédalons de front et je lui parle le plus possible afin qu’il ne s’endorme pour de bon.
C’est avec un réel soulagement que nous apercevons les lumières de Carhaix (km 703). Il est 22h45. Daniel est aussitôt parti se reposer, quand à moi, je mange d’abord, je dormirais peut-être ensuite, mais franchement, je n’ai pas envie. Pour l’instant j’ai surtout besoin d’avaler quelque chose. Imitant mon camarade qui dort à point fermé, je pars faire de même pour une petite heure, mais au réveil, je suis mal, je titube comme un bonhomme saoul. J’ai en outre l’impression d’avoir perdu tout mon allant.
Nous reprenons la route. Il est 1h30 du matin et nous avons la chance d’intégrer un bon groupe au sein duquel il vaut mieux passer la nuit qu’à deux, surtout que nous abordons la partie la moins facile du parcours, où, en plus du relief, nous n’arrêtons pas de croiser des groupes de concurrents sur le trajet aller qui nous aveuglent de leur éclairage sur ces petites routes du centre Bretagne. Daniel a retrouvé de la vigueur et caracole le plus souvent en tête du groupe. Quand à moi, mal réveillé et pas très à l’aise sur ces routes, je me contente de rester dans les roues. C’est là, bien calé à l’arrière que je repère la grande carcasse de l’ami du pays, Daniel Gérard qui avait fait le brevet de 600 km avec nous. Ce grand gaillard au mental énorme, qui ne lâche jamais rien terminera 40 min devant nous à Paris (Le monde est parfois petit). Toujours est-il qu’on est bien sur content de se retrouver. Nous pourrons discuter et la nuit sera moins monotone.
Malheureusement, Daniel crève de l’arrière en pleine campagne et changer de chambre à air en pleine nuit n’est pas évident. Réparation et c’est reparti, tous les deux cette fois. Loudéac ne doit plus être très loin. Mais, malheureusement, après quelques kilomètres, re-crevaison (Le sort s’acharne). Loudéac est en vue et Daniel décide de continuer à plat, nous avançons au ralenti et je commence à avoir le moral dans les chaussettes, d’autan que pour ne rien arranger, la pluie jusque là disparate, se met à tomber. Nous décidons d’aller dormir une heure le temps que notre assistance répare. Nous verrons au lever du jour et essayerons de repartir sur de bonnes bases…
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